mardi 5 août 2014

Randonnée Onimus 2014

L'année dernière nous avions rejoint Larche par Estenc, soit une route bien à l'ouest de la route classique Corborant-Ténibre. Cette année, l'idée était de rejoindre Larche par l'Italie sans mettre autant que possible un pied en France mais surtout en se logeant dans des refuges uniquement italiens. C'était un bon choix parce que nous avons de nouveau beaucoup apprécié les refuges italiens pour l'amabilité des gardiens et l'absence de surpopulation. Il est vrai que c'est une région que l'on connaît mal, la tendance étant plutôt de remonter les vallons du côté français (comme le GR5) et de suivre les crêtes frontières. Il était bien sûr prévu le couvert dans tous les refuges, mais l'un d'eux resta jusqu'au dernier moment avec un point d'interrogation, le refuge Zanotti. On verra que ce refuge sauvage, hors des grands passages, est vraiment adorable et si bien soigné par Gianfranco que j'en rêve encore...

Photos : les photos sont arrangées par Google. Pour avoir la version originale, il suffit d'un e_mail (jphonimus@orange.fr). Je me ferai un plaisir de vous procurer toutes celles qui vous intéressent.

Participants
Famille Onimus
  • Jean-Pierre
  • Michel
  • Odile
  • Henri avecdeux fils : 
    • Guillaume et sa femme Marina
    • Julien
  • Marthe Lemée et sa fille Mélaine
Famille Veisse :

  • Annou Veisse



Le point de départ a été fixé au col de Salèse. Henri, avec Julien et Michel, transporte tout le groupe au col (malgré les injonction des panneaux du parc du Mercantour), pour rejoindre ensuite au lac Nègre après avoir garé les voitures au parking autorisé.

Dimanche 27 juillet : en route pour le refuge Questa



Montée au lac Nègre. Encore en pleine forme pour ces premiers pas...


 Arrêt  technique au lac Nègre pour attendre Henri, Michel et Julien qui se sont dévoués pour ramener les voitures au parking.

Comme d'habitude, Marthe rêve déjà de plonger dans le lac... Mais il ne fait pas très chaud !
Au fond, on distingue le Pas de Prefouns que nous allons passer pour descendre sur le refuge Questa.
Lac Nègre


Juste en-dessous du Pas de Préfouns, deux gentils petits lacs semblent nous attendre pour le pique-nique !



Vue sur le lac Nègre du Pas de Prefouns 

Puis descente (raide) par le vallon de Prefouns en Italie





Des magnifiques falaises encadrent la descente du Pas de Prefouns et font rêver les escaladeurs...

Cours de ramasse pour les nouveaux. Personnellement je me méfie un peu à cause de ma hanche mais Michel attaque à fond comme d'habitude !


On remarquera ici l'état des chemins dûment aménagés par les soldats italiens poussés à réaliser leur propre ligne Maginot. D'ailleurs la montagne frontalière fourmille de casernes d'altitude et de redoutes ou autres fortins. Les soldats n'avaient pas de problème pour trouver les pierres nécessaires mais ils avaient appris à les tailler.


Tout d'un coup, au détour du chemin, la plaine du Pô apparaît, toute plate, juste à côté !
La plaine du Pô au détour du chemin

Sur la photo suivante, on distingue le vallon que nous avions emprunté quelques années auparavant en passant par le col de Fremamorte.



Et de l'autre côté, la descente du vallon avec au fond le col de Valscura que nous ne passerons finalement pas comme on va le voir plus loin.


Nous arrivons au refuge assez tôt pour paresser un peu.


Ce refuge est délicieusement situé et garde le soleil assez tard, ce qui permet quelques siestes...




Le lac est pourtant bien tentant et on voit des gens (et même de jolies filles...) se risquaient en maillot de bain, mais cela ne va pas jusqu'à plonger dans l'eau. Je ne suis pas allé goûter cette eau mais elle devait être plutôt fraîche...


Le repas du soir est bien sympa quoique que nous regrettons la pasta italienne. En fait il faudra attendre le refuge de San Bernolfo pour en goûter. En attendant nous serons au régime polenta. Nous découvrirons d'ailleurs différentes sortes de recette pour la polenta, chaque refuge ayant la sienne.
Un peu encombré le refuge : nous tenons tout juste à dix sur une table et il est prévu deux services. Quant au dortoir, je n'ai jamais vu autant de couchettes dans aussi peu de place. Enfin nous avons un dortoir pour nous dix, ce qui est agréable. Pour loger tout le monde, le gardien a même monté une yourte à la mode des mongols pas très loin du refuge (il lui a fallu trouver un coin sans trop de cailloux !).




Lundi 28 juillet au matin. Très beau temps. Le soleil vient caresser le refuge...

Qu'il est beau au soleil levant...!!!

Derniers préparatifs et dernière vue sur le refuge Questa.

Sur la photo suivante, on distingue la petite cabane contient les WC et à l'extérieur la douche...

Les derniers membres du groupe se préparent à partir. Avec Michel est parti avec moi en avance pour chercher un spot convenable au sacrifice à la nature...



Refugio Questa




Les cabinets du refuge étant plutôt encombrés, nous cherchons Michel et moi un coin tranquille, bien ensoleillé et une belle vue. Ce sera au bord de ce joli petit lac que nous découvrons le spot idéal (ou plutôt deux spots bien à l'écart l'un de l'autre...).


Arrivés au Lago di Vascura 2274), une grande discussion s'engage : plusieurs solutions existent pour gagner le refuge de Malinvern. La première solution est la plus simple et la plus directe, elle consiste à passer le Colle di Valscura et descendre direct sur le refuge. La deuxième propose de gagner le col de Druos et de là, pour les mordus, gravir le Mt Malinverne (2938), puis retour par le même chemin et passage par le col de Valscura. Une dernière solution, la plus folle, retient l'idée de l'ascension du Malinvern mais avec descente au refuge par le col duLoup (2665). Folie parce qu'il n'y a pas de chemin et, bien que Jean-Pierre y soit déjà passé, rien ne garantit une descente facile !
Finalement, Guillaume, excédé par ces discussions qui n'en finissent pas, prend son sac et démarre vers le col de Druos via le chemin militaire italien bien tracé dans la caillasse et qui serpente au milieu des lacs de Valscura.



Arrivés à la baisse de Druos (2676), la vue plonge sur le site désespérant d'Isola2000. Là une nouvelle discussion pour décider : 1) qui va grimper en A/R au Mt Malinvern (2938) 2) quelle route choisir pour rejoindre le refuge homonyme. Finalement Mélaine, Marthe, Guillaume, Julien, Michel, Henri décident de faire le Malinvern tandis que Jean-Pierre suivi par Marina, Odile et Annou s'engage dans le circuit passant par le Pas du Loup et la descente incertaine vers le refuge de Malinvern.

Au Pas du Loup, pique nique confortable. Nous attendons un peu l'équipe du Malinvern puis décidons de commencer la descente (les nuages commencent à s'épaissir). Un beau chemin militaire taillé dans la caillasse nous amène à un névé très raide dont la traversée semble trop dangereuse. Jean-Pierre essaie de descendre dans la caillasse pour repérer un passage mais les filles dégoûtées déclarent qu'elles remontent au col de Druos pour passer par le Colle di Valscura initialement prévu. Mais à ce moment un homme avec deux jolies jeunes filles arrivent devant le névé. Sans hésiter ce dernier descend le long du névé pour le contourner et ses deux filles le suivent avec quelques difficultés. Là dessus on voit arriver Michel... Nous continuons donc la descente tout en espérant que la pluie attendra notre arrivée au refuge. Elle n'a pas attendu et cette descente devint l'une des plus épouvantable que j'ai jamais vécue ! Les rochers glissent, l'herbe et les arbustes cachent les trous, chacun se tord plus ou moins le genou ou se blesse la main.
Sur la photo ci-dessous on a fini la fameuse descente. Le Malinvern caché dans les nuages se moque bien de nous...
Le Malinvern se moque de nous, trempés sous la pluie, après une descente épouvantable dans la caillasse

Petite pause après la descente sous la pluie


Mardi 29 juillet : Santa Anna di Vinadio

Bien accueillis par Katy, le refuge du Malinvern nous a permis de nous remettre de nos émotions. Il s'agit maintenant de gagner Santa Anna di Vinadio. Katy nous suggère deux chemins et bien sûr nous choisissons le plus long. Il s'agit de descendre 200m pour attaquer le vallone d'Aver, puis le lac homonyme et enfin gagner le Colle dei Morti (le col des Morts).
Montée tranquille dans la forêt de sapins puis de mélèzes puis rien, c'est à dire herbe et caillasse. Le lac est accueillant et Marthe hésite pour un plongeon. Mais il ne fait pas très chaud et il y a encore du chemin à faire pour arriver au col...



Il faut ensuite tourner autour du lac pour remonter enfin le vallon terminal.


Un dernier vallon qui n'en finit pas et qui grimpe, qui grimpe tout en  lacets...

Et voici enfin en vue le Colle dei Morti (2477) avec son petit chapeau de neige.



Sur la photo ci-dessus, les premiers au Colle dei Morti regardent les derniers au bout du vallon...


On en profite pour photographier l'arrivée d'Odile, bien contente de fouler le chapeau blanc du col.


























Il s'ensuit ensuite une belle descente dans le Vallone d'Orgials (le vallon qui descend du col de la Lombarde) qui nous conduit à Santa Anna di Vinadio parmi les troupeaux de vaches blanches de la région. A noter qu'en Italie, on ne voit guère de moutons mais plutôt des vaches en montagnes, toujours des vaches blanches avec un taureau plus foncé. Les moutons restent une spécialité française... D'ailleurs les repas du soir comporte souvent du vitellone (veau déjà avancé en âge, spécialité italienne).
Avant la petite remontée vers Santa Anna, le chemin traverse un petit torrent par un pont un peu délicat :


On voit que la pluie a commencé, mais elle reste fine et nous épargnera pour cette fois.
A Santa Anna, nous sommes accueillis dans un petit refuge qui doit servir en hiver et où nous sommes seuls avec un WC et une douche. Après les ablutions vespérales, nous nous retrouvons tous à l'unique bar du coin, seul endroit un peu chaud en attendant le dîner. Bière, pastis et mots croisés occupent la soirée.
Le dîner est simple et réconfortant.
Le Recteur du sanctuaire passe à la fin du repas pour nous saluer. Une bonne discussion s'engage, d'où il ressort que ce sanctuaire est dédié à Ste Anne pour des raisons vulgairement économiques. Initialement dédié à Ste Marie (on trouve des traces d'une première église datant du Xème siècle), le clergé local a sans doute trouvé qu'il y avait trop de sanctuaires dédiés à la Vierge et qu'il serait plus rentable de dédier celui là à Ste Anne. En effet il existe des milliers de sanctuaires dédiés à Ste Marie et très peu dédiés à Ste Anne, d'où un business potentiel meilleur pour cette dernière... Pour appuyer cette hypothèse peu convenable pour les fanas du pélerinage, le Recteur nous affirma qu'il n'existait aucune trace écrite ou autre qui valide l'apparition de Ste Anne.
A toute fin utile, la fête de Ste Anne se situe au 26 juillet. Ce jour est à éviter absolument si on veut passer le col de la Lombarde (des théories de voitures qui n'avancent pas, vallée encombrée, ...).



Mercredi 30 juillet : en route pour San Bernolfo

Aujourd'hui la première étape consiste à monter au Passo di Tesina.
Ensuite plusieurs choix se dessinent: on peut descendre directement par le Vallone di Tesina ou bien mieux suivre la crête jusqu'au Rognosa Guercha , passer le Passo del Bue (Pas du Boeuf) et choisir entre trois options : descente directe par le Vallone del Guercha, continuer la crête et descendre par le Vallone di Collalunga ou pousser entre plus loin et viser le Valle di Barbacana. Tout cela sera sujet à beaucoup de discussions ! Heureusement le temps est magnifique.

Lago di Santa Anna
 Le lac de Santa Anna est une balade fréquentée par les touristes qui séjournent au sanctuaire. Il y a moins de monde pour continuer jusqu'au Pas de Tesina. Sur la photo suivante, on voit Guillaume et Julien avec au fond la vallée suivi hier, celle du col de la Lombarde (appelée en Italie le Vallone d'Orgials).

Quelques photos du groupe au col de Tesina avant de décider de la suite du programme :

Le groupe Onimus au col de Tesina (moins la pièce externe, Annou)


Les 5 filles

 La pancarte indique les deux options à choisir : Vallone di Tesina et Callieri ou le Passo del Bue. Ce dernier nous tend les mains avec ce joli chemin taillé dans le rocher. Du coup personne n'hésite et il n'y a même pas de discussion !

Ici c'est le début de l'escalade pour suivre la crête. Certains commencent à se poser des questions... Va-t'on pouvoir passer ? Un autre chemin, le chemin normal, passe beaucoup plus bas pour rejoindre le Pas du Boeuf. Mais la crête est trop magnifique !!! Et puis le passage mythique du Pas du Boeuf est presque un must !


Déjà 11h30 et un petit en-cas semble nécessaire avant de continuer sur la crête. Il faut dire que le petit déjeuner à Santa Anna est seulement à 8h30...


Sur cette photo, on voit au fond l'Argentera, toujours visible quand on se balade en Italie du côté du Mercantour.


Un peu plus loin, Michel tombe sur un massif de gentianes. Ces gentianes sont d’un bleu si profond que le regard s’y perd et, comme éperdu de trop de pureté, le contraste avec l’austérité de l’endroit vous fait soudainement prendre conscience de votre solitude. C’est ce qu’il y a de plus merveilleux dans la montagne, ces instants d’infinie solitude. Le corps a souffert de l’effort physique, il est comme libéré des contraintes du quotidien, il vous ouvre la porte pour vous laisser entrevoir un niveau de conscience encore jamais atteint.
Le bleu si profond de ces gentianes sert de couverture à un livre que je ne saurais trop vous recommander : "Pour une foi au monde" que l'on peut trouver sur Amazon ou chez l'éditeur Edilivre (http://www.edilivre.com/pour-une-foi-au-monde-20ab41bcee.html).






Quelques passages un peu délicats et nous arrivons enfin au sommet du Rognosa Guercha (2683).



Il ne reste plus maintenant qu'à gagner le Pas du Boeuf et entamer la descente mythique. Il faut dire que, une fois le Pas franchi, on se trouve face au vide, une face quasi verticale dans laquelle un chemin a réussi à trouver un tracé. Un bon chemin d'ailleurs, quoique par endroits il a tendance à se désagréger. Les militaires italiens ne sont plus là pour l'entretenir... Finalement les photos seront prise d'en bas, une fois le pied assuré. Là haut sur le chemin, il vaut mieux ne regarder que ses pieds !

Après le Pas du Boeuf, pique nique sur un rocher au-dessus du col de la Guercha (2456) et discussion sur la suite : soit descente directe par le Vallone de la Guercha (que nous avons déjà pratiqué lors d'une précédente randonnée), soit prendre un chemin qui remonte à 2600 et permet de rejoindre le Vallone de Collalunga. Marthe est pressé de goûter l'eau du Lago di St Bernolfo et préfère descendre directement. Les autres filles la suivent.
Ce sont les garçons donc qui attaquent le chemin militaire qui permet de gagner le Vallone de Collalunga. Chemin facile  mais qui a nécessité beaucoup de travail aux soldats de la Ligne Maginot italienne.


La descente en particulier aurait nécessité beaucoup plus de temps sans chemin...

Surprise pourtant en plein milieu de la descente : une énorme avalanche de pierrailles a recouvert le chemin. Il faut traverser difficilement sur des pierres qui bougent sans cesse... Vivement une nouvelle opération Maginot pour refaire ce chemin...

On voit enfin le Vallone di Collalunga avec une magnifique piste militaire utilisée désormais par les vachers.


Le refuge Dahu Sabarnui nous accueille chaleureusement. La douche est bonne et nous avons un dortoir pour nous dix (après avoir réussi à déloger une employée du refuge qui occupait une des couchettes).
C'est ici, le lendemain matin, que deux participantes nous quittent : Mélaine et Marina. Il faut bien aller s'occuper des enfants qui sont depuis quatre jours à la charge des hommes et c'est déjà beaucoup ! Nous avions prévu ce départ en positionnant une voiture au refuge.



Jeudi 31 juillet : San Bernolfo - Zanotti

Voilà une belle étape qui permettra aux jeunes de gravir le Mt Laroussa (2905) et surtout nous fera découvrir un merveilleux refuge : le refuge Zanotti (2144) tenu par Gianfranco. La réservation à ce refuge était restée incertaine du fait de la difficulté à joindre le gardien. C'est d'ailleurs sans doute voulu par ce dernier qui déteste avoir trop de monde dans son refuge... Où est la liberté du solitaire lorsqu'il y a trop de monde ?
Heureusement Henri l'avait eu au téléphone et Gian avait confirmé la pasta et le vino rosso pour le dîner (mais sans versement d'acompte comme c'est aujourd'hui la règle). Mais un e_mail envoyé ensuite par Gian supposait notre visite pour le 30 juillet... Bref on imaginait déjà dormir sans manger si ce n'est plus : en Italie les refuges non gardés sont fermés à clé et il faut descendre dans la vallée pour avoir une clé.

Il faut commencer par le vallon en face de celui d'hier. Une bonne grimpette au soleil. Il fait un peu chaud.
Un dernier coup d'oeil sur le Vallone di Barbacana qui conduit au Pas du Corborant (sur la droite) puis un adieu à San Bernolfo là tout en bas et on entre enfin dans le vallon qui conduit au Passo Laroussa (2453).

Valle di Barbacana (vers le Corborant)

Village de San Bernolfo

Passo Laroussa enfin en vue

Du Passo Laroussa, on peut voir le Rognosa Guercha que l'on a gravi hier, suivi du Pas du Boeuf. Au bas du vallon, on distingue le Lago di sans Bernolfo à côté du refugio del Laus où Marthe a pu prendre le bain dont elle rêvait depuis longtemps. Malheureusement ce sera le dernier !

Vue sur la crête de la Guercha
Pendant que Julien et Guillaume attaque le Monte Laroussa (2905) par un chemin qui rejoint une belle crête, nous commençons la descente sur le refuge Migliorero (2094). On s'installe pour un long pique nique/sieste, le temps de l'allée/retour au Mt Laroussa.
Malheureusement pour Marthe le lac devant le refuge ressemble plutôt à un marécage. De toute façon il y a un monde fou, des colonies de vacances peuplent le refuge et il ne fait pas bon s'approcher... Le refuge Migliorero est un ancien hôtel à la mode Suisse (hôtels en montagne accessibles seulement à pieds). Mais le business n'était pas au rendez-vous et il a été récupéré par le CAI. Il sert surtout d'hébergement pour des colonies de vacances.

Refuge Migliorero avec son lac

Pique nique devant Migliorero après le retour des vainqueurs du Mt Laroussa
Après le pique nique et retour des vainqueurs du Mt Laroussa, il nous reste à grimper au Passo di Rostagno pour redescendre de l'autre côté sur le refuge Zanotti (et peut-être un bivouac à la belle étoile sans rien avoir à manger qu'un bout de saucisson !).

Arrivée au Passo di Rostagno (2600)
 En attendant les autres, Michel et moi grimpons vers la Testa di Costabella. De là part un chemin  qui suit toute la crête jusqu'au Mt Vaccia. Une balade apparemment réputée d'après les randonneurs que nous avons pu croiser. Il faudra qu'on vienne faire cette balade en venant de Larche (Pietraporzio n'est pas loin du col de Larche et on laisse la voiture à Piano della Regina. La fameuse crête se fait en boucle.



Ici nous regardons le Punta Zanotti dont Gianfranco nous parlera comme un bon spot d'escalade.

Un dernier aperçu sur Migliorero et son lac avant d'entamer la descente vers Zanotti.

De l'autre côté on peut voir une partie du chemin à parcourir demain. D'abord le Passo Sottano delle Scolettas (2223). Puis il y aura une longue descente sur Talarico (1787) pour ensuite remonter le vallon en face au Colle di Stau. On verra que nous abandonnerons ce col au nom barbare pour rejoindre la crête du Fer au-dessus des lacs de Vens.

Une belle descente avec quelques névés. Le chemin serpente ensuite dans un joli vallon, les premiers mélèzes apparaissent, mais toujours pas de refuge. Pourtant le chemin est super bien balisé. Gianfranco nous dira qu'il était monté le matin même dans ce but. Chaque gardien de refuge est en charge d'une partie du chemin gta italien et bien sûr chacun méprise l'autre quand cela est mal fait... Du moins Gian a le plus profond mépris pour celui de Migliorero qui gère mal son chemin de l'autre côté du col de Rostagno !


Et enfin, au détour d'un chemin, apparaît le refuge Zanotti (2144) ! Adorable refuge installé sur un petit replat, dominant la vallée, entouré de mélèzes. Un refuge pour grand-maman ! Et surtout une solitude complète. Nous avons bien croisé des français qui montaient vers le Passo di Rostagno avec l'intention de bivouaquer mais au refuge, personne !!! Oui, il y avait bien une personne qui nous attendait en prenant le frais sur le banc : c'est le gardien Gianfranco. Et il était bien content de nous voir arriver, imaginant déjà avoir monté toute la nourriture pour rien.
Mais alors quel bavard. Sans doute il aime la solitude, mais quand il reçoit des randonneurs, alors il n'arrête pas. Michel et moi, arrivés les premiers, essayons bien d'implorer deux bières, mais sans résultat : à peine Gianfranco prend-t-il le chemin de la cuisine qu'il revient pour compléter ce qu'il était en train de nous expliquer.
Quel brave homme ! Il fait tout dans ce refuge, la peinture des fenêtres, le carrelage des WC, les agencements extérieurs avec des bancs, une fontaine, ... Curieusement une affiche déclare l'eau de la fontaine imbuvable, mais Gian s'empresse de nous expliquer que pour la déclarer apte à la consommation il faut chaque année faire faire une analyse qui coûte trop chère ! Alors il a posé ces plaques la déclarant impropre. Cela ne l'empêche pas d'en voir depuis 15 ans !
Il habite normalement Gène où il travaille comme maçon alpiniste sur les ouvrages qui nécessite de naviguer dans le vide au bout d'une corde. Mais on a bien compris que son logis préféré est ce petit refuge perdu dans les mélèzes sans trop de monde qui vient vous embêter et à qui il faut faire la cuisine.
C'est un bon grimpeur et il nous montrera plein de photos d'escalade. Il connaît par exemple parfaitement les voies permettant d'atteindre le Punta Zanotti juste au-dessus.


Il est difficile de ne pas accumuler les photos de ce refuge juste pour nous ! Ici on se repose en buvant une bière enfin sorti de la cave.






Mais le top, figurez-vous, ce sera le pastis que Gian nous offre avec des petits anti-pasti de sa préparation dehors sur la table fraîchement repeinte. Après le pastis, il nous appelle pour le dîner, un dîner extra avec en entrée des farfalles al dente arrosées d'un bon vino rosso.
Bien sûr c'est un refuge sauvage, à l'ancienne, et il ne faut pas espérer de douche. Mais quel calme et quel environnement ! Les couchettes en bas flanc ne sont pas nettoyées tous les jours, mais nous sommes seuls, il y a de la place : un confort douillet qui nous permet une nuit excellente. Le seul problème c'est que Gian imagine une soirée à n'en plus finir. Il sort même du mousseux puis du génépi pour accompagner le tout. Moi, je n'en puis plus et je me défile vers 11 heures. A peine posé sur ma couchette, je m'endors. heureusement Henri et ses garçons se sont sacrifiés pour tenir le crachoir et accompagner la soirée de Gian !

Le lendemain matin, un super petit déjeuner. Encore beaucoup de discussions. Sur la photo suivante, Gian nous parle vraisemblablement des voies d'escalade dans Punta Zanotti.


Il fait un peu frais mais nous ne pouvons pas partir sans une photo souvenir. Posé sur un banc, l'appareil photographie tout le groupe avec Gian.
Nous n’oublierons jamais ce séjour au refuge Zanotti et l'accueil si chaleureux de Gianfranco.


Il nous reste à entamer une courte descente pour rejoindre le fond du vallon et remonter en face, au Passo Sottano delle Scolettas (2223). La remontée permet d'avoir une dernière vue sur ce petit refuge que le soleil commence juste à caresser.



Vendredi 1 août : en route pour Ferriere et le gite Becchi Rossi

Après le Passo Sottano delle Scolettas (2223), c'est une belle descente dans le Vallone delle Scolettas jusqu'au refuge Talarico (1787) où nous ne nous arrêtons pas. Par contre une nouvelle discussion animée commence pour décider si nous continuons sur le Colle di Stau (dont je n'aime pas le nom) ou faisons un détour pour atteindre la crête de Fer par le Colle di Panieris (2675. Nous pressentons que la vue sur les lacs de Vens doit être admirable. Ne pouvant pas nous décider à la minute, le choix est de reporter le choix : une deuxième chemin se détache du chemin du Colle di Stau et permet de rejoindre le Colle de Panieris en grimpant à la Testa delle Garbe.

Au Passo di Sottano delle Scolettas (2223)

Jolie descente sur Talarico (1787)

Remontée vers le Colle di Stau
 Le choix du Colle Panieris sera douloureux mais permet de se reposer après une grosse montée jusque vers 2300. Finalement je pars en avant, espérant que les autres suivront. Et c'est ce qui se passe malgré l'aventure de la descente absurde du col du Loup le deuxième jour !
Une dernière vue sur le vallon que nous avons descendu du Passo di Sottano delle Scolettas (2223) en venant de Zanotti puis nous attaquons une rude montée vers la Testa delle Garbe (2749). C'est encore un chemin militaire qui mène à une caserne là haut sous la Testa, en plein nord ! D'ailleurs toutes ces casernes de montagne sont excessivement mal orientées et je plains les soldats qui devaient se geler ici en hiver ! Evidemment elles sont du côté nord pour se protéger de l'invasion française, si jamais elle avait lieu (ce qui n'arriva pas...).

Vallone delle Scolettas

Finalement nous débouchons sur une dernière caserne juste en-dessous de la Testa delle Garbe. Le pique nique est alors bienvenu. En effet il se fait tard (14 heures environ), n'ayant pas pu partir bien assez tôt de Zanotti.


Le temps commence à se dégrader et on espère quand même arriver à Ferriere avant la pluie. Sur la photo suivante on voit le Colle Panieris (2675) qui va nous donner accès à la crête dominant les lacs de Vens. Une redoute sur la droite pointait ses canons du côté français. Elle est maintenant utilisée par des bouquetins qui semblent en avoir fait leur logis.


Et nous voici au col de Morgon, sur la fameuse crête. Le Ténibre s'offre à nous dans toute la splendeur de sa face nord.
Vue sur le Ténibre du col de Morgon
 Et enfin, bien sûr, les fameux lacs de Vens, rendez-vous des pêcheurs à la saison. On voit le refuge juste en dessous (en amont des lacs).
Lacs de Vens

Et nous voici au col de Fer, près à descendre du Ferriere (1887). Une longue descente où ma hanche résista vaillamment.
Col de Fer

Col de Fer
 Ici un très joli petit lac avec à côté le bruissement d'une ruisseau. Michel se promit de retenir l'endroit pour un bivouac sans doute extraordinaire mais largement improbable...


Ici, c'est semble-t-il un petit refuge bivouac fermé à clé mais la fontaine à côté est très rafraîchissante. La muraille glacière de l'autre côté est impressionante.



Cela fait un bout de temps que nous descendons sans voir ce sacré village de Ferriere quand soudain le chemin butte sur un seuil à pic. Au loin, en bas, la vallée du col de Larche et Bersezio.
C'est à ce moment là que retentit le premier coup de tonnerre (il y en aura d'autres autrement puissants).



Enfin le village arrive en vue. Un très joli village qu'on aimerait visiter. Mais ce ne sera pas ce soir, comme on va le voir, et demain nous serons plutôt pressés.

Ferriere
Il faut maintenant trouver le gite Becchi Rossi (le Bec Rouge du nom d'un sommet local en face du village). C'est un petit bâtiment à côté de l'église, une église très riche, bien propre et visiblement repeinte.
Le gite est très quelconque. Heureusement il y a une douche (au-dessus des WC à la turc) dont l'eau est bien chaude. On peut se laver les cheveux.
Ensuite pastis au bar en attendant le dîner vers 7 heures 30. Ce dernier est servi sous une tente installée en avancée du bâtiment. La salle à manger du gite semble trop petite pour nous accueillir avec toute une bande de jeunes plus ou moins handicapés du cerveau. Ils sont bien encadrés et sont venus ici pour faire du cheval, une manière sans doute de les sortir de leur enfermement.
A peine la soupe servi, le tonnerre suivi du bruit effroyable que fait la pluie sur la toile protégeant l'avancée qui sert de salle à manger. Et cela dure pendant tout le repas, avec tonnerre sur tonnerre, grêle, enfin tout ce qu'il faut pour faire déborder les ruisseaux et emporter la montagne... Je n'ai vraiment jamais vu un orage durer si longtemps et déverser autant d'eau ! D'ailleurs sur la photo, certains se bouchent les oreilles !


L'eau commence à envahir le sol, il faut déplacer un peu la table...




Samedi 2 août : enfin Le Boisset

Après une nuit un peu difficile (j'avais mangé trop de saucisses italiennes au goût bizarre...), nous nous engageons dans le joli vallon qui mène au col du Colombart.


Arrivés à ce col, il ne reste plus qu'à gagner le col de Pouriac et ensuite l'Enchastraye. Mais le Moïse encapuchonné de nuages ne donne pas une belle espérance de beau temps. Finalement un choix implicite (c'est à dire sans discussion) fait que Michel, Julien et Guillaume se dirigent vers l'Enchastraye, tandis que le reste du groupe décide de descendre par le vallon de Pouriac.

Le Moïse encapuchonné

Descente par le vallon de Pouriac


Toujours le Moïse encapuchonné



Arrivés Grange, Jean-Pierre décide de remonter par un chemin plutôt abandonné et envahi d'herbe jusqu'au plateau de l'Enclause d'où il peut rejoindre facilement la bosse du Pont Rouge et descendre par la piste de fond directement sur le Boisset. Les autres rejoindront le Pont Rouge en remontant la route du col de Larche au milieu des motos qui adorent faire le plus de bruit possible...

Passage par les Trois Évêques et l'Enchastraye

Les photos faites par Michel permettent d'esquisser leur traversée. D'abord ils vont monter aux Trois Évêques (à gauche sur la photo) sur la recommandation du Recteur de Santa Anna di Vinadio. Pourquoi ce dernier avait-il donné cette recommandation, je n'en sais rien. Des Trois Évêques il faut redescendre (il y a un vague chemin) puis monter à la baisse de l'Enchastraye (à droite sur la photo) d'où l'on accède au sommet par la crête.


Les Trois Évêques 
En descendant, ils se sont un peu perdus dans la caillasse. Alors en découvrant ces fleurs, Michel ne peut résister à les photographier.
En fait ils sont tout les trois redescendus par les pentes nord. Michel, le premier, s'est débrouillé pour ne même pas voir le lac de l'Enchastraye et s'est perdu dans la caillasse. Les deux garçons ont découvert des champs de génépi sur la crête nord au delà du Pas de l'Enchastraye et en ont cueillis quelques brins pour faire plaisir à leur père. Ils ont ensuite enfilé le vallon au nord qui descend sur la bergerie du Prayer. De là ils ont réussi à rejoindre le vallon du Lauzanier sans vraiment trouver le chemin mais en arrivant finalement au pont apparemment reconstruit pour traverser l'Ubayette.


Le temps s'éclaircit finalement. Un rayon de soleil nous accueillera au Boisset.
Vallon du Lauzanier

La fête au Boisset

Ainsi se termine la randonnée 2014 au cours de laquelle certains auront trouvé quelques étapes un peu longues. Odile a mal au genoux. Mais enfin on résiste comme d'habitude...!!
La soirée sera consacré d'abord au génépi. Henri insiste pour préparer les brins selon la recette habituelle puis il part acheter une bouteille d'alcool à Bersezio ainsi que quelque nourriture pour le soir (des tomates essentiellement).
Pendant ce temps, Michel et moi nous nous occupons de l'essaim d'abeilles qui a trouvé moyen de s'installer entre le volet et la moustiquaire du dortoir à l'étage. C'est un génocide d'abeilles: on en a rejeté finalement un seau plein. Dommage.
Ensuite tout le monde s'occupe du dîner qui sera, comme d'habitude au Boisset, magnifique. Top level ! Il faut dire qu'Henri avait vu les choses en grand. D'abord il avait monté trois melons stockés à la cave et qui s'avéreront délicieux, plus deux pots de basilic pour la pasta (sauce au basilic). Les pauvres pots de basilic se retrouvent privés de toutes leurs feuilles. Peut-être Guillaume qui doit revenir au Boisset avec sa famille assistera à leur résurrection dans les prochaines semaines !
Super repas vraiment bienvenu.
Merci à tous pour leur participation et leur bonne humeur !